« Transformer notre modèle »

Didier Laporte, à la fois confiant et serein face au défi de la transformation des CCI
INTERVIEW Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn, fait le point sur l’avenir de l’institution
Didier Laporte, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Pau Béarn, fait un point d’étape sur la nouvelle structuration des services, le rôle des chambres consulaires et l’attractivité du Béarn.
Face au contexte actuel, quel rôle attribuez-vous aux CCI dans le futur ?
Depuis quelques années maintenant, nous sommes fortement contraints par l’amenuisement de nos ressources fiscales. De ce fait, nous avons dû opérer un changement de modèle. Car il y avait nécessité à le transformer. Pour autant, nous restons un établissement public et devons, à ce titre, continuer à rester un service public. Si on prend les exemples des intempéries à Salies-de-Béarn ou encore l’effondrement de la route à Gourette, on se doit d’être aux côtés des commerçants sinistrés et on continuera à la faire. C’est pour répondre aux autres besoins que nous avons lancé la marque Soluccio.
En quoi consiste cette nouvelle marque Soluccio ?
Il s’agit d’une nouvelle offre de solutions à disposition des entrepreneurs du territoire. Elle sera déployée par la Chambre régionale sur tout le territoire de NouvelleAquitaine d’ici janvier 2020. Elle se décline sur quatre niveaux, de la découverte à l’accompagnement.
La découverte, cela reste de notre mission de service public, en ce sens qu’il est de notre responsabilité de faire découvrir aux entrepreneurs les potentialités qui existent sur le marché. Cela a été le cas à l’occasion d’une table ronde sur la loi Pacte, mais aussi, plus récemment, avec la Connect Street, où nous avons pu faire découvrir aux commerçants les potentiels du commerce connecté pour leur activité.
Ensuite, l’expertise et l’accompagnement de nos conseillers seront des services premium. Ils interviennent à chaque étape du cycle de vie de l’entrepreneur, de la création à la cession en passant par la croissance, la formation. C’est une solution à 360 degrés.
Qu’est-ce que cela change pour vous ?
Il s’agit d’une véritable révolution culturelle. La plupart de nos missions étaient assumées dans une vision de service public. Aujourd’hui, nous devons être pleinement à l’écoute des besoins de l’entreprise. Pour cela, on doit être encore plus proches de notre territoire. Cela a été un électrochoc pour nous. On a entamé une véritable démarche commerciale. On ne vient plus nous chercher, nous devons aller vers les entreprises et les comprendre pour répondre au mieux à leurs attentes. C’est l’idée des rencontres comme celle sur le territoire de la Communauté de communes Lacq-Orthez ou notre visite sur les terres de Morlaàs. Toujours dans l’idée de se faire connaître et de faire connaître ce qu’on peut proposer aux entreprises.
Dans ce cadre, l’attractivité du Béarn est-elle un levier de développement ?
Avec l’attractivité, on rentre dans une sphère plus politique du territoire. C’était un axe fort que j’ai voulu développer au cours de ce mandat. Nous avons, en Béarn, un territoire béni des dieux. Entre mer et montagne, sans compter nos réels atouts économiques. Mais on souffre d’un réel déficit d’image. Notre rôle est de fédérer toutes les initiatives visant à renforcer l’image du Béarn et à le faire reconnaître sur une carte. On veut également montrer la belle dynamique économique qu’il existe sur notre territoire. C’est le rôle d’Invest in Pau Pyrénées, un service qui a pris du volume, et des Rendezvous de l’attractivité, grand événement sur le sujet qui reviendra certainement à l’automne 2020. D’ici là, mon rêve serait de lancer une marque territoriale unique pour le Béarn.