L’hôpital fait appel à 150 différents métiers sur la direction commune d'Angoulême, Ruffec, La Rochefoucauld, Aigre. 3000 employés participent aux soins et au bon fonctionnement des établissements. Où la prise en charge du patient, mais aussi la formation et la qualité de vie au travail sont au coeur du dispositif et des préoccupations.
Ce sont des métiers de l'humain à l'humain, qui nécessitent un accompagnement humain.» Celine Costeres-Voyer, directrice des ressources humaines, résume en quelques mots l'ADN d'un hôpital. «Nous sommes très attentifs au bienêtre des personnels et à la qualité de vie au travail. Un établissement évolue, nourrit des projets, mais derrière, il y a des hommes et des femmes, que nous devons accompagner du mieux possible», confie la DRH, qui tient particulièrement à la formation. «Les personnels sont en général demandeurs de savoirs et de connaissances. Mon rôle est de leur proposer le parcours le mieux adapté à leurs attentes, qui va les épanouir dans leur évolution de carrière et de compétences. Je travaille «avec» eux. J'essaie d'impulser l'envie, le déclic d'oser et ne remets jamais en cause un projet professionnel.»
Un hôpital, c'est aussi une petite société dans la société, avec une diversité de métiers qui va du médecin et soignant, au menuisier, cuisinier, plombier, agent de service, informaticien, administratif… sans lesquels rien ne pourrait fonctionner correctement. «Nous sommes pourvoyeurs de nombreuses professions, auxquelles les non-hospitaliers ne pensent pas forcément. Des métiers basés sur la cohésion d'équipe et le travail pluridisciplinaire. Ici ce n'est que du collectif.»
Entrer à l'hôpital, c'est se donner la possibilité d'évoluer, se perfectionner, suivre les évolutions techniques, dans un souci d'une prise en charge au plus près des besoins du patient. De nombreuses formations sont régulièrement proposées, ouvertes à tous, «soit en continu pour faire évoluer ses compétences. Soit pour acquérir un autre métier au sein de l'hôpital public. On les appelle les études promotionnelles. Nous sommes en train de monter des formations qui pourront s’ouvrir à l'extérieur de l'établissement. Nous avons des praticiens qui possèdent une solide expertise dans leur spécialité, qu'ils peuvent ainsi transmettre.»
Sur les 3 hôpitaux, «nous disposons de la formation d'Infirmière en Pratique Avancée sur 2 ans, dans l'objectif d'une spécialité. L'hôpital doit se réinventer, s'adapter à ce rapport au travail pour permettre de trouver l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle. On suit nos professionnels dans leurs difficultés qu'elles soient physiques ou autres.» Des dispositifs sont en place et des projets en ce sens sont testés dans les différents services.
• Médecins
• Infirmiers(ères) au bloc opératoire, gériatrie et autres services
• Kinés
• Manipulateurs radio. Avec des possibilités de cursus en apprentissage
- Une association sportive (marche, course à pieds, moto…)
- Des amicales (billetterie, regroupement de commande…)
- Un Comité de Gestion des OEuvres Sociales (CGOS) (aide financière pour les professionnels, une billetterie, des avantages pour les vacances…)
- Une crèche collective (pour des enfants de 0 à 6 ans)
- Une politique soutenue d’accompagnement des professionnels en situation de handicap
- Une formation tout au long de la vie professionnelle
- Des établissements engagés dans le développement durable
Marion Fémel, 33 ans, infirmière
«Je me sens entourée et encadrée»
Marion fait fonction depuis peu, de cadre de santé dans le service de médecine du Centre Hospitalier de Ruffec. En novembre 2022, elle décide de suivre la formation de cadre de Santé et de passer le concours. «Le chemin reste encore long, ma motivation et mon envie seront une arme. J’ai choisi le CH Ruffec parce que c’est une structure à taille humaine où les relations sont plus étroites, permettant de connaître facilement les professionnels de santé avec lesquels je travaille et les membres de la direction. Pour ma formation et mon évolution c’était important de me sentir entourée et encadrée. J’ai reçu un très bon accueil, l'équipe est dynamique, je prends mes marques petit à petit et me sens prête pour la suite de mon apprentissage. Le lien entre le CH de Ruffec et les structures du Groupement Hospitalier de Territoire m’a permis de faire un stage d’immersion au sein des urgences du CH Angoulême. J'ai beaucoup appris et développé mon réseau. »
Audrey Schwaeger, 48 ans, infirmière aux urgences/ SAMU
«N'hésitez pas, osez-vous reconvertir»
C'est un virage à 180°C qu'a entamé voici 10 ans maintenant, Audrey, devenue infirmière après avoir débuté dans le secrétariat. «J'ai eu un déclic pour les métiers du soin. J'ai pris le temps de mûrement réfléchir et à 38 ans j'ai sauté le pas. J'ai suivi le cursus d'infirmière en retournant à l'école 3 ans. Je suis repartie de zéro avec tout ce que cela comporte de doutes et de remises en question. Mais je ne regrette absolument pas mon choix. J'ai besoin de ce contact humain, je me sens utile et m'épanouie. Aux urgences, je fais des heures supplémentaires, les conditions ne sont pas toujours évidentes, le soin très technique, je suis confrontée tous les jours à la détresse, la misère des gens toutes conditions sociales réunies, pourtant je viens avec plaisir. Nous avons une équipe très soudée qui se connaît bien, un plus indispensable. L'hôpital me permet aussi d'approfondir régulièrement mes connaissances. Je vais faire un module de cardiologie en décembre. Osez vous reconvertir dans ce qui vous plaît, ne vous limitez pas, n'hésitez pas à changer, progresser, apprendre.»
Sarah Puyvaraud, 37 ans, aide-soignante Maison de retraite La Rochefoucauld
«Un beau métier qu'il faut aimer»
C'est à la faveur d'une reconversion professionnelle qu'aujourd’hui Sarah est devenue aide-soignante. Jeune diplômée depuis décembre 2022, elle travaille à la maison de retraite Mapa de La Rochefoucauld. Elle a débuté sa formation en 2019, alors qu'elle ne connaissait pas du tout le milieu médical. «Je travaillais dans le commerce, j'avais besoin de changer de métier. J'ai commencé comme agent de service hospitalier à La Rochefoucauld. Très vite, j'ai eu envie d'évoluer et devenir aide-soignante. Ce genre de défi est possible à l'hôpital. J'ai suivi la formation et passé le concours. La structure m'a financé ma formation, une chance pour moi. Je ne regrette pas mon choix, je suis heureuse et fière d'y être arrivée. C'est un beau métier, qu'il faut aimer et qui a du sens. On entre dans l'intimité des gens, on travaille en binôme avec les infirmières, le lien avec les patients est fort, ils se confient beaucoup à nous. J'ai même l'intention de continuer ma progression et devenir infirmière. Je sais que je serais accompagnée. C'est rassurant, motivant et encourageant.»
Nicolas Beaurin, 42 ans, infirmier Maison de retraite Les Flots à la Rochefoucauld
«J'ai la même formation mais pas le même métier»
Nicolas, infirmier, baigne dans le soin depuis 10 ans. Il accompagne la fin de la vie dans un lieu de vie, la Maison de retraite Les Flots à La Rochefoucauld et cela fait 8 ans qu'il prend soin des habitants, reste à leur écoute, leurs besoins, leurs demandes, chaque jour. «J'ai la même formation qu'un infirmier mais pas le même métier. Ici les habitants sont chez eux. Je viens donc chez eux pour travailler. On ne soigne pas des malades tous les jours, on est présents pour veiller sur eux, ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent. C'est toute la différence. Le lien de confiance, les sourires et les fous rires partagés donnent du sens à notre activité. En maison de retraite, la personne va vieillir, notre objectif est de la rendre actrice de sa vie, de la sortir de l'image de la dépendance, en restant force de propositions. La dernière formation que j'ai faite autour de la méthode Montessori, a justement libéré les équipes, fait sauter des barrières. Les projets se mettent en place plus facilement. Avant, on avait des idées, mais on n'osait pas les impulser, souvent par peur: «Est-ce que je peux le faire avec eux? j'ai le droit?». La structure hospitalière nous permet cette remise en question par les nombreuses possibilités de formations. On peut aussi passer des Diplômes Universitaires pour se spécialiser.
Sébastien Gavallet, 38 ans, responsable de l'atelier de menuiserie
Le couteau Suisse de l'hôpital
Depuis 2020, Sébastien a intégré les services techniques (75 salariés) du centre hospitalier d'Angoulême, comme responsable de l'atelier de menuiserie. Après 16 ans dans le privé, il a saisi l'opportunité d'entrer dans le public. « J'avais envie d'une meilleure qualité de vie. Faire moins de route, avoir des horaires réguliers.» Sébastien gère toutes les menuiseries, le mobilier, l'agencement, les faux plafonds, le carrelage, la toiture, la voirie. « Nous sommes des touches à tout. Des travailleurs de l’ombre indispensables au fonctionnement de l'hôpital. Ici, il faut être particulièrement réactif, autonome, discret, très attentif à l'hygiène, la sécurité et la protection des patients durant les travaux. Concernant les risques liés aux infections bactériennes véhiculées par les poussières dans l'air. Nous devons prendre de nombreuses précautions en confinant les chantiers suivant un protocole rigoureux et méticuleux. Je suis heureux de travailler ici, aucune journée ne se ressemble, ce sont des défis permanents.»
Hélène Saulet, infirmière collaboratrice
«L'hôpital, c'est un monde d'opportunités»
Hélène, infirmière collaboratrice à l'Ehpad de la Providence, a toujours travaillé en milieu hospitalier. En 17 ans d'exercice, elle est passée dans différents services pour acquérir de l'expérience et s'enrichir en techniques. Elle a choisi d'exercer son métier auprès des personnes âgées. «Je voulais être au plus près de ce public. Ce sont des personnes vulnérables, mais qui ont beaucoup à nous apporter. Les échanges sont riches humainement, les liens sont forts avec les résidents. Nous sommes des passionnés. La force c'est l'équipe justement. La maison de retraite est un lieu de vie avant tout, ce qui change les rapports et l'approche avec les résidents, ce ne sont pas des malades au sens propre du terme. C'est une autre implication. On apprend beaucoup sur le terrain et on construit au fur et à mesure. J'ai pu me former régulièrement grâce à l'hôpital. C'est un monde d'opportunités où de nombreuses possibilités et choix existent. Cela offre des perspectives qu'il n'y a pas ailleurs. Il est plus simple de changer de cadre d’exercice par une mutation, d'accéder à des formations professionnelles variées (sur les soins techniques, les approches innovantes du soin, sur l’accompagnement, etc…), c'est rassurant et encadrant.»
Fabien Bernard, 35 ans, responsable de l'assistance et du support informatique
«On se sent utiles»
Au moindre problème informatique sur un ordinateur dans n'importe quel service de l'hôpital, Fabien répond. Responsable de l'assistance et du support informatique, sur la direction commune des trois établissements depuis 5 ans, il est le lien entre les personnels et le service support. «Je gère l'ensemble du parc en matériel informatique. Soit 2200 PC. Tous les problèmes et demandes remontent chez nous. Je m'occupe également de la mise à jour du matériel avec le maximum de sécurité face aux risques de cyber attaques. J'apporte des solutions techniques aux attentes et besoins des services. S'il y a un problème en réanimation ou aux urgences avec un risque potentiel pour le patient, on se déplace immédiatement. En contribuant au bon fonctionnement de l'établissement, on se sent utiles », estime le responsable, qui a entamé une formation d'ingénieur sur deux ans. «Je passe un master MICSI, sur le management et la cybersécurité des systèmes d'information. Une formation qui a du sens et me motive pour la suite. L'hôpital me permet d'évoluer dans ma carrière, d'obtenir le statut d'ingénieur. Un apport de connaissances supplémentaires pour mon travail.»
Gautier Levasseur, 28 ans kinésithérapeute
«Aider les patients à retrouver de l'autonomie»
«Rendre le patient acteur de ses soins, «qu'il reste maître de ce qui lui arrive, montrer qu'il est capable. » voici ce qui anime Gautier, kiné à l'hôpital d'Angoulême depuis juin 2023. «J'ai exercé 4 ans dans un cabinet libéral et souhaité retrouver du temps personnel, pouvoir faire des activités en dehors du travail. Autre avantage, l'activité en milieu hospitalier m'a permis de découvrir des pathologies, auxquelles je n'étais pas forcément confronté en libéral, comme les Accidents Vasculaires Cérébraux, personnes amputées, la maladie de Parkinson. J'ai dû adapter mes pratiques, c'est très formateur. J'acquiers de nombreuses connaissances. Le travail d'équipe et la collaboration avec d'autres praticiens sont essentiels, j'ai été très bien accueilli et encadré à mon arrivée. On progresse ensemble, on partage les patients et on passe du temps avec eux. Les conditions de travail sont favorables et confortables. La formation on en parle beaucoup. La structure hospitalière propose un cadre sécurisant pour évoluer. Un avantage non négligeable.»